Lorsque j'étais jeune, il était normal de rendre service aux autres. Et, les parents avaient même tendance à décider pour nous, sans nous demander notre avis.

En ce qui me concerne, comme j'étais une jeune homme solide, j'étais nommé d'office pour aller donner des coups de main lorsque quelqu'un avait besoin d'aide pour des travaux de maçonnerie (construction d'un mur, agrandissement d'une maison "sans plan", etc.). Je travaillais ardemment sans rechigner car en général, tout cela se faisait dans la joie et la bonne humeur, surtout qu'après l'effort, un bon repas nous attendait : un repas qui sortait de l'ordinaire des légumes et de la morue comme un coq, accompagné de purée de pommes de terre. La "cerise sur le gâteau", c'était une bouteille entière de soda que je recevais pour moi seul. Ce repas et cette boisson constituaient ma seule rétribution pour le travail fourni.

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Arrivé à l'âge quasiment adulte, je trouvais que mon père exagérait dans sa façon d'agir, pensant que cela était bon pour moi. Me forcer à faire des kilomètres à pied pour aller chercher du lait alors qu'il possédait un véhicule, ou encore m'obliger à cirer ses chaussures sitôt qu'il rentrait du travail chaque soir, c'était trop ! Le jour où je décidai de ne plus "jouer les serviteurs dévoués", ce fut une petite révolution à la maison.

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