Le "didiko"
avec mon père
Huguette
- 56 ans
Capesterre, Guadeloupe
(relaté
en septembre 2002)A cette époque (fin
des années 50), j'avais entre 10 et 14 ans. Je vivais à
Pointe-à-Pitre et durant les grandes vacances, j'allais
chez mon père qui habitait la commune de Sainte-Rose.
Mon
moment préféré de la journée, c'était le réveil dès
4 heures du matin, sitôt que j'entendais mon père
enlever l'énorme crochet en fer qui fermait la porte.
Je me levais, allais m'asseoir sur la petite marche
devant le seuil de la maison, face à la cuisine, et
j'attendais que mon père me propose de partager son "didiko"
(repas pris de bon matin) : tantôt riz et haricots
rouges, tantôt soupe grasse de la veille, tantôt "racines"
(légumes-pays) préparées tôt le matin.
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J'aimais ce moment où
je savais que j'allais éprouver le plaisir de
gober un oeuf fraîchement pondu par une des
nombreuses poules de mon papa.
Il savait que j'aimais cela et c'était avec soin
qu'il me le préparait : il le récupérait
dès mon réveil, faisait un petit trou, mettait
un peu de sel, agitait en bouchant le trou avec
son doigt et me le donnait à avaler d'un coup,
sans casser la coquille. C'était un vrai régal
! |
Cette
période a véritablement marqué mon enfance d'autant
plus que c'était des moments privilégiés que je vivais
avec mon père à la campagne.
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