Souvenirs d'enfance - La Martinique de mes parents

PARU EN 2004

"La Martinique de mes parents"

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La Martinique de mes parents
Marie-Andrée BLAMEBLE

J'aimais lorsque mon père ou ma mère me racontait le temps d'avant, lorsqu'ils étaient petits. Nés tous les deux dans les années trente, ils ont grandi à la Martinique et ont eu une enfance très différente de la mienne avec des conditions de vie tout autres. A notre époque, me disaient-ils, nous n'avions pas tout le confort matériel dont tu as la chance de profiter ! Alors. curieuse, je leur posais souvent la question : « Comment faisiez-vous avant ? ». Ainsi, à partir de cette simple question souvent réitérée, j'ai beaucoup appris sur les façons de faire et les pratiques d'avant.

C'est à partir de leurs récits qu'est né cet ouvrage qui ras­semble leur vécu et leurs souvenirs qui lèvent un pan du voile sur une époque révolue.

Marie-Andrée BLAMEBLE, antillaise née à Paris. Créatrice et webmaster de ce site Internet « Antanlontan, les Antilles d'hier ».



11,50€
113 pages
ISBN : 2-7475-5929-7


EXTRAIT

Les grandes vacances n’étaient pas la période adorée des enfants, bien au contraire. Libérés des obligations scolaires, nous étions entièrement à la disposition de nos parents. En plus des corvées quotidiennes, nous étions mis à contribution pour la récolte du coton et du café, la fabrication du charbon de bois, l’entretien des jardins potagers et divers autres travaux.

Que je n’aimais pas récolter le coton ! songeait maman. Il fallait cueillir les gousses de coton dans les arbres, les écosser et enlever les graines situées au cœur des fibres. La dernière étape consistait à carder le coton. Tout cela se faisait à la main et c’était fort long. Enfin, le coton pouvait être vendu au matelassier qui s'en servait pour rembourrer des coussins et des matelas et cela constituait une petite source de revenus pour notre famille. Si je n’aimais pas ce travail, c’est parce que mes doigts rencontraient souvent des insectes répugnants comme les bêtes-patates qui dégageaient une odeur infecte lorsque nous les écrasions.

(…) La cueillette du café était de loin ce que je préférais. Après la récolte, les baies enrobées d’une peau rouge étaient pokées, c'est-à-dire passées au pilon pour retirer cette première enveloppe. On versait ces grains dans un récipient et on y ajoutait de l'eau pour faire remonter à la surface les petites peaux rouges qui étaient ensuite jetées. Après cette opération, les grains de café étaient encore recouverts d'une pellicule blanche. Nous les égouttions et nous les faisions sécher au soleil sur un tamis, un morceau de toile propre ou de tôle. Une fois les grains séchés, soit nous enlevions l'enveloppe de chaque grain à la main, soit nous les pilions légèrement. Dans ce dernier cas, nous devions vanner les grains, c'est-à-dire les faire sauter en l'air afin que le vent ou le souffle de quelqu'un emporte au loin les petites peaux, les pach' café disions nous en créole. La dernière étape consistait à torréfier les grains dans une vieille poêle, à sec, sans jamais cesser de remuer. Une bonne odeur de café grillé se répandait alors dans la campagne environnante.

 

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